Parcours patrimonial Centre Bourg
Le parcours est ouvert et accessible depuis son inauguration le 21 septembre 2019.
La commune de Monestier de Clermont vous propose ce circuit pédestre et vous emmène à la rencontre du patrimoine monétéron à travers 16 panneaux. Avec son groupe patrimoine, constitué d’élus, d’habitants de la commune et de communes environnantes, tous passionnés par la riche histoire et l’important patrimoine du territoire, la commune souhaite partager cette passion avec tous les habitants, les touristes, les personnes de passage, …
Ce parcours patrimonial sur le centre bourg de Monestier de Clermont, a pour objectif :
- Porter à la connaissance de tous la présence d’éléments patrimoniaux
- Sensibiliser à la préservation de ces éléments, notamment lors de travaux envisagés
- Mettre en valeur ces éléments remarquables
1 - La Place du Champ de Foire
Avec l'ouverture en 1830 de la Route Royale reliant Grenoble à la Provence, Monestier-de-Clermont connaît un rapide essor économique. La place de l'Hôpital devient trop exiguë pour accueillir les foires, surtout la grande foire aux bestiaux du Samedi de Pâques. En 1841, la commune achète ici un vaste terrain et l'aménage en champ de foire.
Une fontaine y est construite, déplacée depuis sur l'actuelle aire de pique-nique, et on y dresse, en 1857, une imposante croix de mission en fer forgé.
2 - L'hôtel du Lion d'Or
Citée dès le XVIIe siècle, cette bâtisse était à l’époque l’hôtel du Lion d’Or.
Une date, vraisemblablement 1462, est gravée sur le fronton de la porte, près de laquelle on peut voir, à l’étage, une belle fenêtre à meneau.
A la fin du XIXe siècle, Barthélémy DUSSERT achète l’hôtel. Notons sur la façade les traces de l’enseigne portant son nom. Il assure aussi le transport de personnes et de marchandises et loue des voitures à cheval.
3 - Architecture et « Engrangeous »
L'architecture du bourg juxtapose deux types de construction : l'une à vocation rurale, fermes et granges, antérieure au XIXème siècle ; l'autre, faite de belles demeures bourgeoises, émergence du progrès socio-économique et de l'arrivée du chemin de fer, fin XIXème et début XXème.
Communiquant entre eux, les greniers, accessibles depuis la rue par un « engrangeou » au toit débordant, équipé d'une poulie, conservaient les récoltes.
4 - Une arche de boutique du XVIème siècle
Situé sur une voie de communication (ancienne voie royale), Monestier-de-Clermont fut, de tout temps, un village d’artisans et de commerçants.
Cette arche marque la présence d’un artisan (tisserand, tailleur d’habits, savetier, chapelier, taillandier, cloutier …). L’ouverture en arc de cercle donne sur l’atelier. Le volet fermant l’arche est déployé le jour et sert d’étal pour la présentation et la vente des marchandises.
Dans cette même Grand-rue, on peut voir une autre arche de boutique, au « rétrécissement », qui marquait autrefois l’entrée nord du village.
5 - La Place de la Halle
Située au cœur du centre-bourg, elle tire son nom d’une vieille halle malheureusement disparue aujourd’hui. Ce modeste bâtiment aux piliers de bois et à la couverture en tuiles écailles mesurait une quinzaine de mètres sur huit. Il fournissait un abri aux marchands qui vendaient leurs productions ici, au marché du samedi, « de l’aurore jusqu’à 11 heures du matin ».
Dès le XIIIe siècle, le Dauphin y percevait la « leyde », taxe due par les marchands. On venait alors de toute la contrée souvent à pied, vendre des produits alimentaires.
6 - Auberge de la Chasse Royale
Jusqu'au milieu du XIXème siècle, se dressait face à vous l'auberge de la Chasse Royale, ainsi nommée au temps où le futur roi Louis XI, alors dauphin, gouvernait la province (1447-1456).
Passionné de chasse, il traquait assidûment loups et ours, nombreux dans le Trièves à cette époque. Il séjournait alors dans les châteaux locaux et, à Monestier-de-Clermont, dans une auberge au cœur du village qui y gagna le nom de « Chasse Royale » et une prospérité de plusieurs siècles.
7 - Toitures du Trièves
« Les toits des villages sont admirables de pente et de couleur... » . J. Giono journal, 1935.
Deux exemples d'engrangeous sur la toiture de ces maisons. Comme ailleurs dans le Trièves, les toits sont hauts, à forte pente (60 °). Les tuiles écailles de couleur rose fané, en terre cuite locale, se chevauchent sur 3 rangs, maintenues simplement par leur poids et un ergot.
8 - Église Saint-Pierre
Mentionnée pour la première fois en 1148 dans une bulle du pape Eugène III, elle a vraisemblablement pour origine la chapelle du mystérieux monastère de Clermont qui a donné son nom au village.
En proie à moult incendies tout au long de son histoire, elle est de style composite, ayant été relevée et réaménagée au fil des ans. Elle a la particularité d’être asymétrique. En 1845, elle fut agrandie d’une nef latérale côté nord mais, à la suite de péripéties dignes de Clochemerle , son pendant côté sud ne fut jamais réalisé et l’édifice resta en l’état.
A l’intérieur, on peut voir un beau Christ en bois grandeur nature et des vitraux de la fin du XIXème siècle représentant des scènes de l’apparition de la Vierge à La Salette. L’église fut équipée à la même époque d’une méridienne et d’une horloge signées Chavin.
9 - Le Christ en bois
Dans le chœur, un Christ en noyer grandeur nature a la rare particularité d’être taillé d’une seule pièce. On attribue cette œuvre d’art aux célèbres ébénistes Hache de Grenoble.
Il semblerait qu’il ait été caché à Monestier-de-Clermont lors de la Révolution Française, provenant de l’église Saint André de Grenoble. Ce n’est qu’en 1930 qu’on découvrit par hasard son histoire et son origine.
10 - Méridienne de temps moyen
La méridienne est une sorte de cadran solaire, qui ne fonctionne qu’aux alentours de midi.
Celle-ci a été crée par l’horloger Joseph Chavin, spécialiste des méridiennes de temps moyen, il était installé à Grenoble rue de Bonne, dans la seconde moitié du XIXème siècle. Il travaillait avec l’horloger Mayet créateur d’horloges monumentales, destinées aux clochers des églises.
Il a construit de nombreuses méridiennes, de 1850 à 1890, date à laquelle l’heure légale fut adoptée en France.
11 - Château de Bardonenche côté cour
La porche marque l'entrée côté cour du château de Bardonenche, du nom de cette famille originaire de Bardonecchia en Piémont, propriétaire des lieux à partir de 1687.
Au Moyen Age, les Clermont, vicomtes du Trièves, avaient édifié ici un pavillon de chasse, qui forme encore la partie nord-est du château actuel. Leur successeur, Allemand de Paquier, y accole transversalement en 1590 le bâtiment principal, à un seul étage.
Au XVIIIème siècle les Bardonenche lui donnent sa configuration actuelle. L'imposante fontaine bénéficie de l'eau courante amenée alors au château.
12 - Château de Bardonenche côté parc
Ces grilles s'ouvrent sur le parc et la belle façade sud du château.
A partir de 1741, le vicomte Antoine-César de Bardonenche donne au manoir son aspect actuel avec son deuxième étage et ses deux pavillons latéraux. La façade est surmontée d'un fronton triangulaire portant les armes de la famille.
La vie y est très animée et de nombreuses affaires traitées, tout au long du XVIIIe siècle. Le grand incendie de 1770 anéantit le village mais épargne le château ; le vicomte vient alors en aide aux sinistrés. C'est pourquoi le château souffre peu lors de la Révolution, le vicomte étant apprécié notamment pour cela par ses concitoyens. Les armoiries du fronton sont tout de même martelées !
13 - La Place de l’Hôpital
Elle tient son nom d'un hôpital médiéval dont on sait peu de choses. Installé, peut-être, lors de la Grande Peste de 1348, il n'est plus évoqué au temps des guerres de Religion (fin XVIème siècle). Il était jouxté d'un jardin qui servit, par la suite, de cimetière aux protestants.
Puis ce vaste espace, devenu place publique, conserve toujours son nom de place de « l'Hôpital ». Jusqu' au XIXème siècle s'y tiennent les importantes foires du village, accueillant une foule de marchands et de visiteurs.
14 - Mairie
De 1873 jusqu'au milieu du XXème siècle, la mairie, les écoles et la justice de paix se situaient sur la place de l'église.
En 1966, pendant le mandat municipal de Bernard Deconinck, la commune achète cette grande demeure bourgeoise, construite en 1900 par Jules Vallier, et y installe la nouvelle mairie.
Le parc attenant est aménagé en un vaste jardin public qui prend le nom de parc Louis Samuel, en mémoire de l'adjoint au maire qui avait beaucoup œuvré à la réalisation du projet.
15 - Maison Senes
Après la guerre de 1914-18, les foires de Monestier-de-Clermont périclitent. En 1924, dans la partie basse du Champ de foire devenu trop grand, est créé un petit jardin public appelé « Place de la Victoire », pour l’agrément des habitants et des touristes.
En 1928, M. Eugène Senes, architecte en chef de la ville de Marseille et fidèle estivant, fait construire en bordure cette belle villa de style néo-classique. On peut remarquer, au-dessus de la porte d’entrée, le délicat portrait en relief de l’épouse du propriétaire.
16 - Établissements Allibert
Au début du XXème siècle, ce bâtiment abritait le Grand Hôtel de la Moucherolle. En 1912, un jeune entrepreneur, Joseph Allibert l'achète et y installe son atelier de fabrication de semelles intérieures. L'entreprise connaît un bel essor au niveau européen et compte jusqu'à 150 employés.
Après la Seconde Guerre Mondiale, Bernard Deconinck, gendre de J. Allibert, industriel entreprenant, se lance dans la fabrication d'objets en matière plastique (sandales, armoires de toilette, salons de jardin...). L'usine devient vite trop exiguë, et cette branche d'activité est transférée à Grenoble. Les établissements Allibert deviennent alors une firme mondialement connue, mais la fabrication des semelles reste localisée à Monestier.